Un peu d’histoire, ça vous dit ? Pour comprendre un peu mieux ce que sont certaines chinoiseries ?
En 1628 la première publication européenne sur la circulation sanguine (William Harvez ) paraît. Depuis, aucune nouvelle sur ce qui circule dans notre corps.
En 2015, en France, le corpus médical « dit officiel » ne reconnaît toujours pas la circulation énergétique du corps humain, alors qu’elle est simplement utilisée par des « non-blancs » depuis plusieurs millénaires.
Malgré les publications officielles de scientifiques européens et américains sur le sujet (physiciens quantiques, astrophysiciens) décrivant le corps humain comme une émanation physique d’une source d’énergie plus subtile, peu d’entre nous connaissons les conclusions de ces travaux.
Aujourd’hui en vogue, chaque établissement commercial privé de formation (qu’il porte le nom d’institut, d’école, de fédération, national, européen, mondial, intersidéral,) n’a qu’un but, c’est de montrer qu’il est le meilleur, le plus authentique, bref que c’est lui qu’il faut choisir pour suivre sa formation. D’un autre côté, l’ordre des médecins n’a pas envie de se faire damer le pion par les planteurs de clous, donc aujourd’hui en 2015, aucun diplôme n’est valable en France. Il n’y a aucune reconnaissance officielle. Comme tout bon archer, le médecin de base a pu suivre une formation en acu et se déclarer médecin-acupuncteur, et avoir plusieurs cordes à son arc. Bref, en conclusion les acteurs de la MTC se « tirent dans les pattes et la couverture à eux ». Et comme si cela ne suffisait pas, certaines mutuelles étrangères remboursent intégralement les séances d’acupuncture, alors à qui la manne dans cette foire d’empoigne ?
Après ce constat, voici un petit horizon sur les origines de l’Énergétique Chinoise.
La Chine semble détenir l’origine de la « documentation » sur la circulation énergétique du corps humain puisque le plus vieil ouvrage médical de ce monde est le « HoangTi NeiJing SoOuen », traduit par le « traité classique de l’interne de l’empereur Jaune », remontant à 2800 ans avant notre ère. Certains chercheurs « trouveurs » affirment maintenant que ce traité aurait été rédigé par plusieurs groupes de personnes et non une seule, et surtout en 300 après JC, donc moins ancien qu’on ne le disait. Bref, les polémiques vont dans le sens de ceux qui les alimentent et qui y voient certainement et surtout un intérêt. On le sait bien, « tout ce qui n’est pas blanc avec des yeux ronds est suspect. »
D’origine probablement chamanique puisque taoïste, ce savoir s’est propagé à travers les siècles, en générant ses produits dérivés (acupuncture, moxibustion, shiatsu, réflexo, iridologie, auriculothérapie, kinésiologie, microkiné, acupressure symptomatologique, acupression, digipuncture-ces 3 derniers mots concernant une même pratique, allez vous y retrouver ! – … et ce n’est pas fini). D’ailleurs l’étymologique du mot acupuncture (du lat. méd. acupunctura-composé du lat. acus « aiguille » et punctura « piqûre ») suffit à démasquer l’incompétence (chère à Confucius dans sa rectitude des mots) de ceux qui les emploient puisque « acupressure et acupression » signifient effectuer une pression avec une aiguille alors que ces « gens là » n’utilisent que leurs doigts. Quand on commence avec un mensonge, comment cela peut-il se terminer ?
Les premières mentions d’aiguilles sont datées autour de 150 ans avant notre ère. L’ «acu» serait donc très « récente » en Chine. (elle n’aurait que 2165 ans, alors que la connaissance des processus énergétiques du corps date de plus de 5000 ans).
Arrivée en Europe et en France par les jésuites :
1563 : les premier Jésuites arrivent en Chine. En 1582 Mattéo Ricci a l’autorisation impériale de résider en Chine.
1594 : Ricci traduit les « classiques » chinois en latin. En 1601 il a le droit de s’installer à Pékin.
1614 : l’éditeur Pedro Craesbeeck publie les « pérégrinations » de l’aventurier puis jésuite portugais Fernao Mendes Pinto (1509-1583), mentionnant la médecine chinoise.
1779 : Le jésuite R. P. Cibot (1727-1780) rédige et fait publier en France par le R. P. Amiot (1718-1793), une étude illustrée appelée « notice » parlant des pratiques thérapeutiques chinoises.
autour de 1780 : Joseph-Anne Marie de Moyriac de Mailla (1669-1748) traduit 12 volumes sur l’histoire générale de la Chine avec des mentions sur la médecine chinoise.
En occident, c’est le sinologue français Georges Soulié-de-Morant(1878-1955) qui étudie à partir de 1901 en Chine , et ouvre la première consultation d’acupuncture à l’hôpital Bichat (Paris) en 1927. Mais il n’est nullement question d’énergétique. On touche avec le principe énergétique le lien entre le bien-être et la physique, donc la science, donc sujet sensible au regard des intérêts de pouvoir et d’argent qui dominent notre société. Donc globalement la médecine chinoise reste encore dans l’ombre dans notre pays.
En même temps, un militaire (de la Fuye 1890-1961) ayant (d’après sa fille) « rencontré » l’acupuncture au Japon en 1913, puis l’aurait étudié dans les livres écrits par un autre militaire (Dabry de Thiersant-1826-1898) consul de France en Chine (mais déjà mort donc qu’il n’a pas pu rencontrer), et disputa à Soulié de Morant l’introduction de l’acu en France en devenant fondateur d’une association nationale française d’acupuncture et porta plainte contre Soulié de Morant pour exercice illégal de la médecine. Soulié de Morant expliqua simplement dans l’introduction d’un de ses livres (Précis de la vraie Acuponcture Chinoise – 1934) qu’il y avait aussi des gens qui « savent » se positionner commercialement selon la mode mais sans passion réelle et sans trop d’investissement personnel. (toujours la foire d’empoigne et querelle d’égos)
Il y a donc en France déjà à cette époque, une posture du corps médical qui consiste à prétendre que l’acupuncture n’est pas reconnaissable, sauf si elle est pratiquée par un médecin et français. Étonnant ! Médecin incompétent, d’accord, acupuncteur compétent non médecin, pas d’accord. Donc on comprend bien que la MTC n’est qu’un enjeu de pouvoir sans aucune considération ni pour les malades ni pour la pratique qui pourrait leur faire du bien. *
La plus grande confusion règne au sujet de la médecine traditionnelle chinoise (MTC), car il n’y a pas « une » mais « des » médecines chinoises. Une vie ne suffirait pas à apprendre toute « LA » médecine chinoise. Il y a toujours eu tant de minorités ethniques (encore 55 actuellement), de langages différents, de cultures différentes (cliquer sur les 2 cartes ci-contre) que prétendre à une seule méthode thérapeutique originelle relève de l’inconscience. Malgré cela, les querelles de chapelles perdurent entre les écoles, les associations à tendances diverses et variées, les pseudos fédérations. Alors que toutes ces différences constituent un immense et complémentaire patrimoine.
Après la révolution nationaliste en Chine (1911), la révolution communiste (1949), guidée par Mao, a cherché à éradiquer la MTC. Ainsi certains pratiquants se sont exilés à Taïwan, au Vietnam, en Corée.
1954 est l’année de la fin de la guerre d’Indochine. Des médecins militaires français faits prisonniers sur place rapportent à leur retour en métropole que leur séjour dans un hôpital militaire vietnamien les a surpris par l’absence de gémissements continuels et de hurlements de douleur de la part des blessés asiatiques, contrairement aux hôpitaux français. Certains de ces médecins français ont même été soignés par acupuncture par des médecins vietnamiens et affirment avoir été soulagés immédiatement de leur souffrance. C’est alors une nouvelle ouverture pour les MTC en France.
Un médecin vietnamien, auteur de référence dans son domaine, le Dr. Nguyen Van Nghi est considéré par de nombreux spécialistes comme le principal introducteur de l’acupuncture dans le monde occidental moderne. Né en 1909 à Hanoi, il étudia au Viêt Nam, en Chine et en France. Le 23 octobre 1971 il réalise une anesthésie par acupuncture pour une intervention chirurgicale sur un kyste à l’hôpital de Marseille, puis récidive lors d’une ablation du sein. En 1974, la faculté de médecine de Marseille ouvre une formation en acupuncture. Voir l’article.
Il collabora ensuite essentiellement avec le professeur Albert Chamfrault (1909-1969) de la faculté de médecine de Paris avec lequel il publia des ouvrages.
Mais Van Nghi pratiquait une autre technique que l’acupuncture. C’était l’acupuncture sans aiguille. Il pratiquait avec ses mains et ses doigts. Très peu directif et manipulant, plutôt dans l’observation et l’écoute du corps, il cherchait à « induire », à « impulser » une onde énergétique pour rééquilibrer les fonctions corporelles. Il est évident que cette pratique remonte bien avant l’acupuncture. Les aiguilles ne sont qu’un intermédiaire de plus entre deux corps qui communiquent électromagnétiquement. Donc officiellement i enseignait l’acupuncture, pratiquement il enseignait une médecine douce et respectueuse du corps et de l’être humain.
Comme le souligne souvent Georges Charles, il ne faut pas ignorer que l’acupuncture n’est pas une médecine douce. Associée à la moxibustion, elle représente le fer (des aiguilles) et le feu (le moxa). Avec lui, le terme approprié est YangShengFa, « tout ce qui nourrit le principe vital ». Ce qui est autre chose que de « faire de l’acupuncture ».
Van Nghi pratiquait quelque chose de plus ancien, de plus fin et de plus subtil. Un jeu de l’observateur qui pose ses doigts sur des points précis correspondant à des systèmes de conscience (ou supra-conscience) du corps pour influer sur la circulation énergétique pour aider à rétablir l’équilibre.
Cette approche manuelle énergétique se rapproche beaucoup plus d’une science de l’amour véritable pour l’être humain et de la vie que d’une simple technique manipulatoire visant à faire rentrer le corps dans le droit chemin. Une pratique qui prend du temps, le temps de prendre en compte la personne qu’on a en face de soi, un être animé, doué de conscience, affectif, émotionnel et intelligent, qui peut si on lui en laisse l’occasion, passer du stade de patient très impatient au mouvement de chef d’orchestre/acteur de sa propre vie.
Comment justifier de toucher une personne en prétextant lui faire du bien sans être habité de cette intention primordiale d’aimer l’être humain qu’on a devant soi ? Ce concept d’Amour a été plus ou moins vécu sans forcément être explicité par les taoïstes (LaoZi, TchouangZi, LieZi), les confucianistes (KongZi, MengZi) et les mohistes depuis des centaines d’années dans la relation à l’autre.
La Tradition mentionne que le corps est l’interface entre ce que les blancs appellent « l’âme » (l’esprit) et la conscience mentale du comportement. Cette approche « envisage » donc l’Être humain comme un tout indissociable et non comme une somme d’organes indépendants les uns des autres.
Il va sans dire qu’à partir de là, tous ceux et celles qui parleront de ce sujet (gênant à la fois les lobbies religieux, financiers, pharmaceutiques et médicaux) en ces termes seront taxés de sectaires illuminés. Et pourtant c’est un religieux, le révérend-père Claude Larre, jésuite de son état, fondateur de l’institut Ricci, qui écrira un ouvrage fabuleux « les mouvements du cœur », en collaboration avec Elisabeth Rochat de la Vallée, livre décortiquant les mécanismes subtils entre le système émotionnel et affectif et son influence sur l’état d’être et donc les manifestations physiques que l’occident appelle « mal-a-dit ».
La 4ème de couverture cite « toute la psychologie chinoise se tient au cœur. Ce qui nous apparaît en muscle est bien réellement entité spirituelle ».
Tout un programme ! Nous vous proposons de faire un pas dans cet univers.
Mais alors, l’énergétique chinoise manuelle, ça consiste en quoi ? Et comment ça s’apprend ?
*: sur le salon Marjolaine à Paris, j’ai moi-même été « accosté » dans l’une des allées par 2 « VRP » de la MTC d’un soi-disant « Institut …(imitation d’un nom chinois) de Paris, genre bellâtre en costume blanc cravatte BCBG regard bleu azur et cheveux courts blancs (il se reconnaîtra) qui au bout de 30 secondes de discussion m’a expliqué que ma vision des 5 éléments n’était pas la bonne, et qu’il fallait se moquer de mon formateur, que ma formation ne valait rien, et qu’il fallait que je vienne me recycler chez eux. Jugez-vous même de l’approche « dite énergétique et médecine douce » … ! J’ai souri, et suis parti doucement comme j’étais venu, sans commentaire. Désolé pour le ton « polémique », mais la clarté est nécessaire pour que les choses soient comprises. (D’autant que mon enseignant de base a été formé par VanNghi lui-même … je n’ai pas trop été perturbé par cette grande découverte) Apparemment aujourd’hui, il est possible d’étudier l’acupuncture sans en étudier les fondements qui sont purement taoïstes !?
On peut très bien avoir une approche différente, voire complémentaire, sans pour autant vouloir ni faire coïncider les concepts ni les opposer systématiquement. Comme dit le proverbe « 1000 moines, 1000 religions ». Et comme il dit dans le Tao, « tout est à sa place ».
merci pour toutes ces explications claires et synthétiques qui résument toute la démarche des soins énergétiques.
merci pour ce condensé clair d’infos qui permet de mettre en perspective tout ce qu’on dit, qu’on ne dit pas ou mal sur le sujet de l’energétique !
Je peux ainsi expliquer autour de moi cette démarche de vie et donner mon témoignage des bienfaits de cette pratique energétique avec vous Jean Michel
merci et vivement la rentrée !
c’est toujours bien d’avoir une base écrite pour approfondir ses connaissances et ces explications donnent envie d’en connaitre plus.
je suis intéressée à trouver ce livre « les mouvements du cœur » qui doit déjà daté?