La culture du Manau

Extraits d’un rapport Unasylva(No. 205 – LE ROTIN Revue internationale des forêts et des industries forestières – Vol. 52- 2001/2 FAO – Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture)

rotin_usagesÀ travers le monde, des centaines de millions de personnes font le commerce du rotin ou l’utilisent à de multiples fins, allant de la fabrication de meubles – les articles en rotin les plus connus – à la confection de cannes, de poignées de parapluie, de paniers, de nattes, de chapeaux, de cordes, de cages à oiseaux et de pièges à poissons. Toutefois, dans leur aire de répartition naturelle représentée par les forêts tropicales d’Asie et d’Afrique, les ressources en rotang – dont il existe environ 600 espèces – sont en voie d’épuisement dû à la surexploitation, à la mauvaise qualité de l’aménagement des forêts et à la disparition de certains habitats.

Comme beaucoup de produits forestiers non ligneux, le rotin est récolté à l’état sauvage, mais il peut aussi être cultivé. Au Kalimantan (Indonésie) le rotang planté dans le cadre d’un système traditionnel de riziculture sur brûlis a joué pendant longtemps un rôle essentiel, comme source de revenu primaire, complémentaire et/ou en cas de crise.

Son aire de répartition est limitée à l’Asie tropicale et subtropicale et au Pacifique, où 10 des 13 genres connus sont endémiques, et à l’Afrique équatoriale, où 4 genres sont endémiques.

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Indonésie- (J.Dransfield)

Le rotin est un palmier épineux grimpant ou rampant, dont on dénombre quelque 600 espèces; l’une des plus utilisées est celle à grand diamètre, Calamus manan, cultivée ici au Sarawak (Indonésie).

Presque tout le rotin est récolté à partir des forêts naturelles. Ces dernières années, la récolte et le déboisement incontrôlés ont décimé les espèces prisées dans de nombreux pays asiatiques producteurs de rotin. Pourtant, seul un faible pourcentage des 600 espèces environ est utilisé à des fins commerciales. Il serait possible de développer certaines de celles actuellement sous-utilisées et peu connues et de tirer des avantages ultérieurs d’interventions visant à rendre systématiques l’exploitation, la gestion, la commercialisation et la transformation de la ressource.

Parmi les pays producteurs, l’Indonésie domine le commerce mondial du rotin grâce à ses abondantes disponibilités de rotin sauvage et cultivé (de 80 à 90 pour cent environ de la matière première mondiale). Les possibilités de coupe annuelle dans les 11,5 millions d’hectares de zones forestières riches en rotin du pays sont estimées à 700 000 tonnes, ce qui fait que les mesures prises par l’Indonésie auront un impact marqué sur le marché mondial du rotin (INBAR, 1998; Soedarto, 1999).

D’importants volumes sont aussi exportés par les Philippines, la Malaisie, la Chine, la Thaïlande et d’autres pays d’Indochine.

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Le rotin est flotté le long du fleuve jusqu’à un point d’accès routier où il est chargé sur des camions et livré aux usines de transformation – (photos S.F. Siebert)

 

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Séchage à l’air de tiges de rotin au Kalimantan (Indonésie) – (W. Liese)

Le rotin passe par de multiples mains qui le soumettent à divers niveaux de transformation avant d’atteindre son stade final. Dans la plupart des pays en développement, la transformation du rotin est encore une activité artisanale et s’effectue dans un grand nombre de minuscules ateliers pour les différentes opérations (grattage, séchage, fendage, triage selon la grandeur, pliage, tressage et traitements chimiques)

 

 

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Stockage avant expédition

Le diamètre des tiges est très variable, puisqu’il va de 2 à 3 mm pour les plus petites espèces, jusqu’à 10 cm pour les plus grosses. Les espèces sont utilisées à différentes fins selon leur diamètre. De plus, dans une même classe de dimension, toutes les espèces ne sont pas de la même qualité; certaines manquent de souplesse et se cassent facilement, d’autres ne sont pas très esthétiques. Bien que de nombreuses espèces aient de multiples utilisations spontanées, on estime que 20 pour cent seulement de celles qui sont connues ont une valeur commerciale.

CONCLUSION

Les rotins, qui abondaient jadis dans les forêts tropicales d’Asie, se font rares dans de nombreux pays aujourd’hui en raison, essentiellement, de la surexploitation et de l’amenuisement des superficies forestières. La régénération naturelle paraît inadéquate et on observe un recul général dans les plantations de rotin dû aux diverses contraintes d’ordre technique, économique et politique, notamment, la longue période de maturation du rotin, l’absence de régimes de propriété bien établis pour les ressources et les conditions défavorables du marché. Étant donné l’importance économique, écologique et socioculturelle du rotin pour des centaines de millions de personnes dans le monde en développement, il convient de prendre des mesures pour assurer son avenir.

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