La cuisine asiatique est une cuisine riche en couleurs, en odeurs, en saveurs, très énergétique. Peu de choses lourdes. Les sauces, les panures, sont comme les croûtes, un appareil qu’il convient d’ôter afin de déguster ce qu’il y a dedans. Pas question de saucer l’assiette. Pas besoin non plus de mettre sel, poivre, moutarde et autres condiments sur la table puisque tout est parfaitement cuisiné. Sinon cela serait un affront au cuisinier.
Certes vous pouvez voir la friture dans le wok et penser que c’est gras. Alors une précision s’impose : cette cuisine sautée (frite) est une cuisine simple, rapide et fonctionnelle. A une époque dans certains régions de Chine, le bois en tant que combustible était devenu denrée rare. Il fallait donc en utiliser peu. Mettre de l’huile dans un plat creux en métal et la faire bouillir à couvert, puis jeter les aliments dedans pour les faire sauter quelques minutes, permet de décrudir par saisie. L’aliment se rétracte et n’absorbe quasiment pas de graisse. (à condition de l’en retirer assez tôt et ne pas utiliser le fond de la gamelle en guise de sauce … comme on le voit faire chez des occidentaux en mal d’exotisme)
Dans la cuisine chinoise (pour ne pas dire en diététique chinoise), l ‘attention n’est pas portée sur la quantité (nombre de calories, % de vitamines, de protéines, de glucides, etc…), mais sur la qualité avant tout, c’est à dire leurs vertus, grâce à l’utilisation des préceptes taoïstes. Les 5 éléments sont donc utilisés en terme de couleurs, saveurs, parfums, formes de découpe, textures, mode de cuisson et adaptés selon la saison et s’il le faut selon le convive. D’ailleurs, la diététique chinoise n’existe pas, c’est un mot inventé par les français comme la diétothérapie. Par contre le cuisinier est l’allié du médecin qui se félicite de cette conjugaison de talents et de savoirs pour aider le malade. Ce qui n’est pas le cas chez nous.
Certains types d’aliments sont utilisés alors qu’ils le sont très rarement en occident (sauf dans le cas où par exemple une blouse blanche a pensé que la méduse avait des propriétés anticancéreuses …). Ainsi les algues sont cuisinées de multiples façons selon leurs qualités intrinsèques (leur vertu, c’est à dire leur efficace) mais avant tout pour leurs propriétés gustatives.
Les chinois ont la réputation de pouvoir manger toute la journée puisque c’est dans leur éducation de vérifier que vous vous êtes bien restauré aujourd’hui. De là à penser que tout est mangeable pour eux, il n’y a qu »un pas. Comme me le confiait Georges Charles, « pour un chinois, en général, tout ce qui porte un nom se mange, et s’il n’en porte pas il faut lui en trouver un ! »
Malgré tout, il y a parmi les chinois des traditions végétaliennes, puisque certains monastères arrivent depuis des siècles à refabriquer des produits carnés uniquement à partir de produits végétaux : les poulets, crevettes, porc, bœuf sont constitués à base de soja, seitan, et autre tempeh. Jusqu’aux couleurs rayées des crevettes en passant par les os de poulets croustillants qui n’en sont donc pas. On peut se gaver à l’envi tout en respectant ses convictions. Comme quoi il est possible de manger végétarien ou végétalien en se réjouissant les papilles, les yeux et les narines, … et le ventre bien sûr !
Ainsi au cours d’un repas, chaque convive, qu’il soit viandosaure ou végétalien peut trouver de quoi se sustenter. Vous êtes invités ? pas de stress, vous trouverez toujours de quoi vous nourrir. Ici pas question d’une entrée, d’un plat, d’un dessert, non, tout est possible : un petit peu de ci, un moyen peu de ça, un gros peu de ceci, et un petit retour de ça, bref, la liberté à table.
Et bien sûr, on peut boire. Un proverbe chinois dit quelque chose comme ceci : « on ne pousse pas une barque sur une rivière à sec ! » Donc on boit, mais tiède, pour épargner à l’estomac les chauds et froids et l’effort de réchauffer une boisson d’une température inférieure à celle du corps. C’est logique. Donc le vin est tiède, le thé est chaud et faites attention, on ne vous sert pas une eau qui n’a pas bouilli. L’eau froide, c’est pour les mendiants, les va-nu-pieds.
Après ce rapide petit tour d’horizon, nous vous laissons feuilleter les pages liées à la cuisine.
Il y a un resto à Paris, chinois, végétalien, qui élabore ses recettes délicieuses de porc, veau, bœuf, poulet, crevettes … végétales. L’adresse est dans les pages qui suivent.
Bon appétit.